section ZoneNoCensure: L'histoire de la mafia italienne et sicilienne

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dimanche 13 avril 2014

L'histoire de la mafia italienne et sicilienne

            
1) La naissance :
 L’histoire sicilienne a pendant des siècles été perturbée par les invasions, sa situation géographique la plaçant au carrefour des voies maritimes en Méditerranée. Ce passé a fortement marqué les esprits et les siciliens aspirent à la liberté et l’indépendance. En 1861, avec la naissance de l’Etat italien, la Sicile se retrouve davantage pressurée fiscalement que sous le règne précédent Bourbons, les investissements et les réformes agraires se faisant attendre. Tout cela explique la défiance vis-à-vis du pouvoir central et le terreau favorable à la formation d’une société criminelle organisée. Plutôt que de se référer à l’Etat naissant, la population locale va s’adresser à un « système parallèle d’autorité » selon l’expression de Mme Mallard. En 1863, le baron Colona était attaqué par une bande de cinq hommes qui ont tenté de l'assassiner. Ce même baron révéla dans un livre qu'il publia un an plus tard l'existence " d'une secte qui volait et rançonnait les siciliens ". Ce fut le premier témoignage sur la réalité de la mafia.

2) Son développement : 
Très tôt, la Mafia va infiltrer le pouvoir politique en « faisant » toutes les élections locales, tous les élus importants sont autorisés par la mafia et ainsi les rouages de l’Etat sont parasités au niveau local. Ce système perdure encore largement aujourd’hui. Le pouvoir des mafiosi est sans conteste jusqu’au régime mussolinien. Le dictateur italien veut en finir avec ce pouvoir local qui contrecarre sa soif d’autorité. Il envoie en Sicile le préfet Cesare Mori qui, à l’aide des miliciens fascistes, mène la première grande lutte contre le crime organisé. Les effets sont cependant limités par l’arrivée de la seconde guerre mondiale et par l’affiliation au mouvement fasciste de grandes familles siciliennes. A la mort de Lucky Luciano, mafioso dont on accordera un paragraphe dans le suite du TPE, une guerre intra-mafieuse exacerbée pour diriger Cosa Nostra aura lieu. Cette lutte fratricide va voir le clan des Corléonais l’emporter. Depuis la victoire de Luciano Liggio, cette emprise s’est manifestée par l’avènement de Toto Riina auquel a succédé Bernardo Provenzano en 1993. Ce dernier récemment arrêté par la police a fait la une de tous les journaux qui y voient un coup dur porté à l’organisation. On ne peut que saluer cette arrestation d’un vieillard, malade et isolé après 40 ans de cavale qui se cachait près du village où il est né ! Certains supposent déjà qu’il aurait été « balancé » par des rivaux qui voulaient en finir avec la gestion quelque peu archaïque de Provenzano. A ceux qui y voient une tête pensante de l’organisation, je citerais Lucciano Liggio, son ancien parrain, qui aurait dit de lui qu’il « tire comme un dieu, dommage qu’il ait un cerveau de poulet ». Son probable successeur devrait être Mateo Messina Denaro en fuite depuis 1993. 3)

Aujourd'hui ? : 
Depuis 20 ans, l’Etat italien essaie par tous les moyens de rétablir un Etat de droit en Sicile. Suite aux révélations des premiers repentis (brisant la traditionnelle omerta), le « maxi-procès » de Palerme s’ouvre en 1986. 475 mafiosi comparaissent (sur plus de 800 prévenus) et l’acte d’accusation comporte 8 607 pages concernant une centaine d’homicides. Le coup est dur pour la mafia mais la vengeance sera terrible et sanglante. En 1992, les juges Falcone et Borsellino sont tués dans deux attentats spectaculaires faisant plus d’une dizaine de morts. Le chef de la cellule anti-racket de Catane est également abattu. Depuis l’opération « Mains propres » aurait assaini le climat politique et Cosa Nostra se ferait plus discrète limitant notamment les homicides.

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